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    Pulsion et désir

    Adrien
    Adrien


    Pulsion et désir Empty Pulsion et désir

    Message par Adrien Mar 10 Avr - 14:40

    Depuis quelques temps je m'intéresse aux travaux de Philippe Meirieu, dans les différentes vidéos que j'ai pu trouver, celui-ci apporte une réflexion sur la notion de pulsion et de désir que je partage ici :

    La pulsion et le désir ce n'est pas pareil. La pulsion est abolie par la réalisation de la pulsion. Quand la pulsion est réalisée il n'y a plus de pulsion. Vous revenez au niveau zéro. Alors que le désir, quand il est réalisé, comme le dit René Char il donne un désir. Exemple : Le désir de savoir. Quand on a le désir de savoir et qu'on apprend, ça ne tue pas notre désir de savoir! Ça le grandit, le désir de savoir ouvre sur d'autres désirs de savoir. Le vrai désir pactise avec la temporalité alors que la pulsion ne supporte pas la temporalité. Et nous avons besoin et c'est le travail pédagogique par excellence d'aider les gamins à sortir du pulsionnel pour entrer dans le désir.


    ... Car ce qui caractérise la pulsion, c’est l’immédiateté de la satisfaction : la pulsion vise à faire disparaître la pulsion. La pulsion est toujours, plus ou moins, pulsion de mort, puisqu’à court terme, elle tend à restaurer un état sans pulsion, à abolir le déséquilibre psychique qu’elle constitue pour produire un électroencéphalogramme plat. Le désir, en revanche, pactise avec la temporalité : il ne vise pas à sa disparition, mais à son propre développement. Le désir grandit avec le temps, prend de l’ampleur, se déplace et découvre de nouveaux horizons. Le désir se reconnaît à ce qu’on désire toujours ce que l’on croit avoir déjà. Parce que l’avoir n’est plus, ici, une réponse à un stimulus éphémère, mais la découverte de potentialités nouvelles. Désirer un être, ce n’est pas vouloir le posséder, c’est vouloir le séduire : c’est donc lui reconnaître une intentionnalité. À lui de répondre à ma demande. Grâce à lui, je poursuivrai ma quête… De la même manière, désirer un objet, ce n’est pas se satisfaire de sa possession et de sa maîtrise, c’est en faire une occasion d’autres découvertes, c’est le faire découvrir à d’autres pour mieux le découvrir soi-même. Désirer, finalement, c’est partager.

    Pulsion et désir




    Cette distinction soulève une interrogation sur ce qu'est actuellement l'équitation proposée dans les clubs.

    J'ai l'impression qu'il s'agit d'un enseignement cherchant à assouvir des pulsions alimentées par la publicité (entre autre grâce la campagne de pub de la FFE "Le cheval c'est trop génial", et non à répondre à une envie d'apprendre, une quête de savoir. Ainsi je pense que le métier d'enseignant, est bien entendu de transmettre un savoir mais également de transformer cette pulsion en désir, d'introduire la temporalité dans l'enseignement afin de laisser la place à la réflexion.


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